lundi 11 mars 2019

Chien et tigre





Quelques mois avant sa mort, un riche propriétaire argentin invita Borges dans son estancia en lui promettant "une surprise". Il installa le vieil homme sur un banc, l'y laissa, et soudain Borges sentit auprès de lui un grand corps tiède et de grosses pattes se posèrent sur ses épaules. Le tigre apprivoisé de l'estanciero rendait hommage à son rêveur. Borges n'éprouva aucune crainte. Seule l'haleine brûlante aux relents de viande crue le dérangea. "J'avais oublié que les tigres sont carnivores."

Alberto Manguel, Chez Borges (2003)



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