Soleil
d'automne timide et
mince,
Et les
fruits tombent des
arbres.
Le calme habite des pièces
bleues
Un long après-midi.
Sons de mort du métal
;
Et une bête blanche
s'effondre.
Les
chants âpres des filles
brunes
Se sont
dissipés dans la chute des
feuilles.
Le
front rêve les couleurs de
Dieu,
Sent les ailes douces de la
folie.
Des
ombres sur la colline,
Frangées
de pourriture noire.
Crépuscule plein de calme et de vin
;
Ruissellement de guitares
tristes.
Et vers
la douce lampe à
l'intérieur
Tu t'en
retournes comme en
rêve.
(1912)
Georg Trakl, Crépuscule et déclin
traduction de Marc
Petit et Jean-Claude Schneider
(Les poèmes de Trakl forment comme un seul poème, chaque
partie est le reflet du tout, un état de sa décomposition ou une fraction de
son prisme, un petit nombre de mots et d'images y circulent comme du sang sous
une poussée de fièvre, à la fois fouaillant la plaie qui la cause et
l'apaisant, glacés et fervents qu'ils sont, comme des
vitraux, dont ils ont aussi les couleurs pures.)
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