« Monte, élève-toi, profondeur ! Oui, elle s'élève en chantant de la surface de l'eau et fait un nouveau lac immense de l'espace entre ciel et lac. Elle n'a pas de forme, et ce qu'elle représente, il n'y a pas d'yeux pour le voir. Elle chante aussi, mais c'est une mélodie qu'aucune oreille ne peut entendre. Elle étire ses longues mains humides, mais il n'est pas de main qui aurait le pouvoir de lui tendre la main. Des deux côtés de la barque nocturne, elle se dresse immense, mais aucun savoir au monde ne le sait. Aucun œil ne regarde dans l'œil des profondeurs. L'eau se perd, le gouffre vitreux s'est ouvert, et la barque, maintenant, semble poursuivre sa course sous l'eau, calme et musicienne et sûre. »
Robert Walser, L'homme à tout faire (1908)
traduction de Walter Weideli
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