vendredi 30 juin 2017
Simple comme une herbe
La Tragédie de la mort de René Peter, auteur dramatique, n'intéressa aucun directeur de théâtre : l'intermède musical mis au point par son ami Debussy resta dans les cartons. "Mon cher René, lui écrit ce dernier un soir d'avril 1899, voici la berceuse, dont il ne faudrait pas croire qu'elle est faire pour endormir les spectateurs !... je crois qu'elle marchera, étant vraiment simple comme une herbe, et chantable dans toutes les positions."
Il était une fois une fée
qui avait un beau sceptre blanc.
Il était une plaintive enfant
qui pleurait pour des fleurs fanées.
La fée en la voyant pleurer
détacha des fleurs de son sceptre
et les laissa doucement tomber ;
l’enfant les noua dans ses tresses
et lui dit : « En as-tu encore ? »
Il en tomba mille et mille autres
le long de ses yeux, le long de sa bouche,
des mauves, des jaunes et des rouges ;
l’enfant en couvrit ses épaules
et lui dit : « En as-tu encore ? »
Il en tomba tout autour d’elle,
autant de parures nouvelles,
des colliers clairs, des ceintures d’or,
d’autres couraient le long de ses jambes,
cachant ses pieds sous des guirlandes.
« En as-tu ? En as-tu encore ? »
La blanche fée enfin descendit ;
elle ôta des cheveux de la petite fille
les fleurs répandues les premières
et qui étaient déjà flétries.
Mais l’enfant les lui prit des mains
et les jeta sur le chemin
avec de légers cris de colère.
Et la fée, la blanche fée dit :
« Pourquoi jeter ces fleurs sur le chemin ?
Tandis qu’elles passent d’autres naissent :
c’est ton bonheur que tu laisses. »
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