jeudi 20 mars 2014

Basse continue




[Heinrich von Kleist à sa cousine Marie, été 1811] 

Je sens que toutes sortes de désaccords au sein de mon âme se sont encore plus désaccordés sous la pression des conditions fâcheuses dans lesquelles je vis, et que le fait de jouir sereinement de l’existence, si je pouvais y parvenir, suffirait peut-être à les dissiper et à me faire recouvrir l’harmonie. Dans ce cas, je laisserais reposer l’art pendant peut-être un an ou plus, pour me consacrer uniquement à la musique et à quelques sciences dans lesquelles je voudrais me perfectionner. Cet art, en effet, je le considère comme la racine ou, pour m’exprimer scolairement, comme la formule algébrique de tous les autres […] Je crois que la basse continue contient les notions essentielles permettant d’expliquer l’art d’écrire.



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