dimanche 20 septembre 2015
Berlinade #6
Je ne connaissais pas Nikolaus depuis une demi-heure qu’il tirait ce volume de sa bibliothèque pour me l’offrir — je pourrais presque dire comme Blanche DuBois que j’ai toujours compté sur la bonté des inconnus, sauf qu’inconnu après un tel cadeau il ne l’était plus, mais mon meilleur ami : tu es venu ici pour lui, m'a-t-il dit, tu l'as bien mérité. Hélas, la langue allemande m’est à peu près impénétrable, ces 1380 pages serrées sont du chinois pour moi. De très rares mots français émergent du mastic, parfois plusieurs à la suite comme cette adresse : À Mon. de Kleist, ci-devant lieutenant au régiment des gardes prussiennes, poste-restante, mais le plus souvent ils sont isolés, perdus dans l’incompréhensible, ici Beauté, là Acharnement, il m’a fallu le scruter longuement pour les repérer. Il y a cependant un mot bien de chez nous que Monsieur de Kleist emploie fréquemment, il conclut les trois quarts de ses lettres et il se passe de commentaires (ou alors il faudrait un roman) : c’est Adieu.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Il ne vous reste plus qu'à apprendre l'allemand après un tel concours d'heureux hasards! Liliane Breuning
RépondreSupprimerJe comprends l'allemand ce qui ne veut pas dire que je pourrais lire Kleist... C'est une autre affaire.
RépondreSupprimer