lundi 15 septembre 2014

L'humour des condamnés à mort



“Son dernier matin venu, et son petit déjeuner terminé, alors qu’il avait déjà revêtu sa chemise sans col, les reporters furent introduits dans sa cellule, curieux de recueillir ses dernières paroles. 

Comme ils lui demandaient ce qu’il pensait de la peine de mort — poser une question semblable à un homme qui va mourir et qu’on va voir mourir, c’est faire la preuve que le vernis de civilisation passé sur notre sauvagerie est plutôt mince ! —, il leur répondit, beau joueur comme il l’avait toujours été dans sa vie : 
— Messieurs, je pense vivre assez pour la voir un jour abolie…” 



“Le prêtre m’a renouvelé sa demande de rester avec moi jusqu’à la fin. Le pauvre homme ! Pourquoi lui refuserais-je cette consolation ?” 

Jack London, Le Vagabond des étoiles (The Star Rover, 1914)



6 commentaires:

  1. Michèle F.16/09/2014 10:32

    Oui, quel humour! Jack London a été pour moi un grand compagnon de voyage....

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    1. C'est une très curieuse chose que ce Vagabond des étoiles (le dernier livre de London). Plein de belles choses et de maladresses, à la fois audacieux et balourd. Bien loin des récits "vécus" : là nous sommes dans le romanesque le plus échevelé… c'est divertissant, mais bien sûr, ça ne vaut pas Martin Eden.

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  2. L'humour, de toutes manières, est rejeton plus ou moins direct de la conscience de mortalité. Animaux ou dieux sont bien peu versés dans l'art de la plaisanterie.

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    1. Encore que, certains dieux grecs savaient se montrer facétieux… mais, certes, à nos dépens. Les hyènes ! Ils se riaient de nous.

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  3. Les dieux grecs : de simples mortels en CDI, dopés à l'ambroisie et bourrés de supers-pouvoirs. Il fut inévitable qu'ils se moquent de nous pour tuer le temps. Mais, avoue que leurs mono-successeurs n'auront pas franchement été des rigolos...

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    1. En effet. (Et d'ailleurs la question de savoir si Jésus avait jamais ri a été pendant des siècles une grave querelle théologique (a priori, non)).

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