lundi 26 janvier 2009

Les masques tombent




Flannery O'Connor (1925-1964) vécut recluse à Milledgeville (Georgie), dans une ferme nommée “Andalusia”, seule avec sa mère et ses paons. La maladie (une forme grave de lupus) abrégea un vie dédiée à Dieu et à l’écriture (Flannery voyait, dit-on, le Diable partout). Il y a un peu plus d’un an, j’ai lu d’elle coup sur coup : La Sagesse dans le sang (Wise Blood), 1952, roman ; Les Braves gens ne courent pas les rues (A Good Man Is Hard To Find), 1955, nouvelles ; Et ce sont les violents qui l'emportent (The Violent Bear It Away), 1960, roman ; Mon mal vient de plus loin (Everything That Rises Must Converge), 1965, nouvelles, et enfin sa correspondance, réunie en 1979 sous le titre L'habitude d'être (The Habit of Being). Or force m’est de constater qu’assez souvent, sans prévenir, je repense, plus qu’à d’autres, à ses livres, à l’atmosphère de ses livres, à leurs paraboles noires, sèches, sarcastiques, à la puissance de leurs images, à leur humour, à leur violence, à leurs paysages menaçants, précis, grandioses ; ainsi cette œuvre serait bel et bien (je n’aurais pas cru) la plus marquante de mes découvertes récentes. Les masques tombent : je suis une vieille fille catholique et grabataire du Sud profond. 
(Au rayon "littérature de malade anglophone", je garde également un souvenir très vif, et persistant, bien qu'encore plus ancien, du magnifique récit du tuberculeux Llewelyn Powys (1884-1939), Peau pour peau (Skin for skin, 1926), aussi délicat qu'O'Connor est âpre.)



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