lundi 10 novembre 2014
Ce travail affairé de la nature
Ivan Fedele, Étude boréale III — Pascale Berthelot, piano
24 septembre [1870]. — Vu pour la première fois l'aurore boréale. Mon regard a été attiré par des faisceaux de lumière et d'ombre […] Ils montèrent en rayonnant légèrement, jaillis de l'horizon. Puis je vis de douces pulsations de lumière s'élever l'une après l'autre et émigrer vers le haut en formant un arc, mais ondulé et brisé. Elles semblaient flotter, sans épouser la courbure de la sphère comme paraissent le faire les aérolithes, mais librement quoique concentriquement par rapport à elle. Ce travail affairé de la nature tout à fait indépendant de la terre et qui semblait se poursuivre selon un genre de temps incommensurable d'après nos computs de jours et d'années, mais plus simple et comme corrigeant la préoccupation du monde par le fait qu'il se préoccupait lui-même en en appelant à lui, en se datant d'après lui, du jour du Jugement, était comme un nouveau témoignage rendu à Dieu et m'emplit d'une crainte délicieuse.
[G. M. Hopkins]
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