jeudi 9 octobre 2008
Ne ton cuir, ne ton jouis
"― Compaing, tu es libre et par fois, je t’envie. Quand le vin me monte. Mais le moyen d’en trouver en tous lieux ? d’avoir cheminée et rosty assuré ? vie certaine, les ans devant soi ? Tu es un grillon ! L’été tu crèves, l’hiver tu gèles, sec et noir comme un écouvillon, et froid au cul quand bise vente. Et moy, tastant le vin derechef, je respondais : ― Ne sais-tu pas que ja deux fois dans le mesme fleuve on ne se trempe ? De ce que tu possèdes, qu’en as-tu sinon au mieux l’usufruict ? Que crois-tu emporter l’heure dite et venue ? masure et tonneaux ? A peine tes guietres mon beau, ton souris si la camarde te l’abandonne. Ne ton cuir, ne ton jouis. L’homme ne tient rien qui ne file et s’ensauve, pas mesme son temps."
Céline Minard, Bastard Battle (2008)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire