Et si
ma vie n’était qu’un cliché ? Ce soupçon me prend parfois. Le poète, ses chats
et son piano, tss, quel lieu commun navrant et quel manque d’imagination. Quand
j’aurais pu jouer de l’épinette des Vosges et avoir un alligator, m’investir
dans le bugle et élever des pandas.
Mais
non, ce serait tomber dans une excentricité pénible. Et piano et chats sont de
moindres maux, des dégâts collatéraux : poète, c’est l’erreur dont tout procède
; d’emblée, la mesure du grotesque est comble. Ce n’est après qu’affaire de
décorum.
Tout de
même, le mien sent la mite. Une bohème qui a traîné partout. Un piano et des
chats, je vous le demande, il ne manque plus qu’un poêle à bois. Tu n’es qu’un
imbécile heureux.
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