Toujours l’histoire chinoise. Ne cesse de penser au terrible
sort d’une concubine sans nom, dernière favorite de l’empereur Lieou Pang, au deuxième siècle de l’autre ère, qui
sitôt celui-ci refroidi fut la victime de la vengeance de Lu, sacrée
impératrice douairière après toute une vie d’influence. Lu ordonna que sa
rivale plus jeune eût les pieds et les mains coupées, qu’on arrachât ses yeux,
qu’on brûlât ses oreilles ; puis elle détraqua son esprit au moyen d’une drogue stupéfiante et la fit jeter dans
la porcherie du palais, où on la nourrissait
de détritus ; les chroniqueurs du temps parlèrent de truie humaine... Les hommes entre eux ne
valent pas mieux. Cinq siècles et des poussières de jade plus tard, le trône de
Nankin ployait sous le poids du Porc, monarque ainsi nommé parce qu’il était
obèse. En mourant, nous dit l’historien (René Grousset, 1942), le Porc légua le trône au fils de son mignon.
Mignon, c’est vite dit, écoutez la suite : Cet empereur de hasard, gamin précoce (couronné à dix ans, tué à
quinze), montra une telle férocité qu’on dut le décapiter en profitant d’une
nuit d’ivresse (477). Un Hun, Che Hou, avait régné
brièvement sur la Chine du Nord un siècle auparavant ; de temps à autre,
les jours de fête, son fils faisait tuer et rôtir la plus belle fille de son harem, servant
le corps à ses convives tandis que la
tête crue passait à la ronde dans un plat pour prouver qu’on n’avait pas immolé
la moins belle. Che Hou fermait les yeux et d'ailleurs, on se pince, il fut des plus zélés protecteurs du bouddhisme.
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